Publiée pour la première fois en 1985, la biographie du groupe de hard-rock Led Zeppelin intitulée Hammer of the Gods a suscité de nombreuses critiques. Notamment de la part des principaux intéressés.
Jimmy Page, le guitariste et leader de la formation, aurait jeté l’ouvrage par la fenêtre de son domicile, agacé par les quelques passages qu’il avait lus à l’époque.
Robert Plant, le chanteur, a déclaré que l’auteur du livre avait collecté de fausses informations, en grande partie par l’intermédiaire de Richard Cole, manager sur les tournées des rock stars de 1968 à 1980. D’après lui, Cole aurait déformé sciemment la réalité. Héroïnomane, aigri, frustré de n’avoir jamais eu de grandes responsabilités au sein de l’équipe, souvent cantonné aux réservations de chambres d’hôtel, il aurait ainsi caricaturé les membres du groupe et inventé certaines anecdotes peu glorieuses à leur sujet pour se valoriser.
Mais qui se cachent vraiment derrière les quatre garçons de Led Zeppelin ? Ce que l’on a rapporté sur eux était-il vrai ? Étaient-ils dévoués au satanisme, se livraient-ils à des jeux sadiques avec les filles qui les rejoignaient dans leurs chambres, étaient-ils pervers, dangereux, insolents, prétentieux et mégalomaniaques ?
Une chose est sûre, en refermant ce livre, beaucoup de questions resteront en suspens et il sera difficile de se faire son propre jugement.
L’ouvrage, cependant, n’en reste pas moins passionnant à lire. Il se dévore comme un roman. Les événements se succèdent au rythme des tournées et des séances de studios. Comme dans un road movie, le lecteur est littéralement entraîné sur la route en compagnie des musiciens, du staff et du bienveillant producteur-garde du corps Peter Grant toujours prêt à protéger son quatuor à coups de poings et d’empoignades bien viriles, traversant ainsi les époques depuis les années 1960 jusqu’à nos jours sur tout le globe.
Les heures de gloire se mêlent aux heures d’humiliation : brutalités policières faites contre les fans, hostilités, quolibets et moqueries des passants à l’égard du groupe, interdictions pour les musiciens de pénétrer dans certains restaurants ou certaines piscines par peur qu’ils répandent un virus ou… un sort satanique… Il faut croire que Led Zeppelin suscita autant l’admiration que la haine.
Mais n’est-ce pas là le lot de toutes les légendes du rock ?
Et des légendes, il y en a aussi, dans un autre style musical : le folk. Depuis bien plus longtemps, d’ailleurs, faut-il le préciser, car 1927 marque l’année des premiers enregistrements des grands noms du genre.
Depuis neuf décennies, la folk music inspire la culture populaire et n’a cessé d’influencer les nouveaux courants musicaux. Fred Neil, Karen Dalton, Bob Dylan, Bert Jansch, John Renbourn, Joanna Newsom, Woody Guthrie, Pete Seeger… La liste des chanteurs et des musiciens à avoir apporté à ce style musical ses lettres de noblesse est interminable.
De leur côté, Bruno Meillier et Philippe Robert ont relevé le défi de sélectionner les albums les plus emblématiques du genre, de les replacer dans leur contexte historique et de montrer pourquoi ces œuvres traversent le temps.
Loin des encyclopédies et des anthologies fastidieuses, les deux hommes proposent une randonnée musicale à la fois vivante et originale et revisite les plus beaux monuments du patrimoine folk. Passionnant !
F. H.
TITRE : Hammer of the Gods, la saga Led Zeppelin
AUTEUR : Stephen Davis
TRADUCTION : Philippe Paringaux
EDITEUR : Le Mot et le Reste
DATE DE PARUTION : 22/09/2011
PRIX : 26 euros
NOMBRE DE PAGES : 448
Et aussi
TITRE : Folk & Renouveau, une balade anglo-saxonne
AUTEUR : Philippe Robert / Bruno Meillier
EDITEUR : Le Mot et le Reste
DATE DE PARUTION : 17/11/2011
PRIX : 23 euros
NOMBRE DE PAGES : 330